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Lancé en 2018 dans le cadre de l’appel à projets quartier d’innovation urbaine (QIU) pour Paris Rive Gauche (13e arrondissement), Paris2connect a étendu son champ d’action et devrait entrer dans une seconde phase d’ici 2021. Avec, au cœur de son projet, la convergence entre les enjeux des infrastructures et les cas d’usage.

À l’origine de Paris2connect, il y a un consortium public/privé/start-up (ATC France, Audiospot, Aximum, Exem, Nokia, Parking Map, RATP, Signify) organisé autour de la volonté de bâtir une infrastructure urbaine mutualisée. Dans ce cadre, une première étape est franchie en 2019 avec le déploiement de boîtiers connectés sur du mobilier urbain (lampadaires et feux de signalisation). « Cette phase nous a permis de travailler en convergence. Il a fallu réfléchir en termes stratégiques pour définir le parcours, optimiser l’infrastructure, mais aussi répondre aux besoins des différents acteurs du projet et de la ville de Paris en termes de cas d’usage », explique Laurent Benet, directeur stratégie et innovation pour ATC France et représentant du consortium Paris2connect. Dans la foulée, le projet entre dans une phase plus opérationnelle, avec la mise en œuvre de cette infrastructure intelligente le long d’un parcours de 3,5 kilomètres dans les 12e et 13e arrondissements de la capitale. Cette étape fondamentale devrait être bouclée d’ici la fin de l’année 2020.

Optimiser le trafic routier

À l’issue de ce travail, la deuxième phase va s’engager dans une configuration un peu différente. Contrairement à la quinzaine d’autres lauréats de l’appel à projets « QIU » qui ont livré leurs résultats, Paris2connect poursuit son travail dans le cadre du programme européen InDiD (« infrastructure digitale de demain ») jusqu’en 2023. La ville de Paris, qui agissait jusqu’ici essentiellement en mettant à disposition un terrain d’expérimentation, participe désormais au financement du projet à hauteur de 25 % du budget. Et, si le consortium initial ne change pas, cinq acteurs principaux (ATC France, Aximum, Nokia, RATP et Signify) seront plus actifs.

En 2021, l’objectif sera désormais de nourrir les cas d’usage et pas seulement celui du véhicule autonome. « Au fond, l’émergence du véhicule autonome a joué le rôle d’accélérateur du projet. Ce qui est intéressant, c’est qu’au fil de l’avancée de nos travaux, nous revenons à l’esprit initial : proposer l’infrastructure la plus ouverte possible afin de laisser la possibilité d’injecter de nouveaux services, sans changer ce qui a été bâti », précise Laurent Benet. Quelques cas d’usage comme la gestion des flux de trafic ou la supervision des carrefours complexes ont déjà émergé du côté de la ville de Paris. Les autres propositions sont en train de se construire avec de nouveaux acteurs, grands groupes comme start-up.

La gouvernance des données au cœur du modèle

Bien sûr, la navette autonome reste une application majeure, mais ce qui se joue au sein de Paris2connect touche surtout aux questions très actuelles de gouvernance de la donnée et des nouveaux modèles qui en découlent. « L’élaboration d’une infrastructure mutualisée avec des capteurs et des services à destination des citoyens génère nécessairement de la data. Se posent alors les questions de la répartition des rôles entre les collectivités et les acteurs privés, de la propriété des données selon leur nature ou de leur sécurisation. Sur tous ces points aussi, nous expérimentons », souligne Laurent Benet.

Un challenge particulièrement important dans la mesure où de telles infrastructures sont vouées à être dupliquées, à des échelles plus larges, notamment, dans la perspective des Jeux Olympiques de 2024 et des nouveaux services à déployer (voies réservées, mobilité multimodale, etc.). Raison de plus pour suivre attentivement les avancées de Paris2connect.